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Templier

Sous tes paupières bleus, j'eusse aimé me glisser comme sous une vague l'écume de mer. Couper orge et malte pour ton coeur me hisser à hauteur de longues prières Quand un soleil liquide trempe ta bouche alors mes dents semblent de sable quand un phare de veine s'élève pour laisser couler les cristaux salins Et tu casses, maladroit, la jar et ses pâles lys déverse son flot limpide d'inexactitude et tu noies de ta voix la jeune fille Osiris perle paternelle aux accents perses et prudes. Cuisses contre terre bras en croix lèvres froides tu te lasse, templier, de cette vaine croisade.

Étoffe

J'eu pour habitude d'idolâtrer un tissus de deux coudes de long en soie sainte d'Anger d'un bleu de Prusse et rouge Aragon Il me vint d'un homme d'église qui l'eu encensé contre le froid ébruité, il devint convoitise que vint un jour m'arrêter la garde du roy j'eu échangé un tissus italien d'un soyeux kachmir tendre le piège et ces viles malins en furent convaincu À peine s'en sont-ils repartit avec le linge faussaire au siège que je pris la route d'un hiver infini

Symphorien

Brave d'Est, et tes deux apôtres, ta façade jeune et tes colonnes d'ocre, Ô je me souviens Saint Symphorien de la chaleur de ton sol, de ton choeur noir et sombre dansant avec les vitraux sépia. L'autel de marbre m'avait brulé, les épais bancs de bois connaissaient encore un pater juteux d'années, et régnait dans la nef des moulins à prière qu'il fallait écouter pour percer en ton sein saint Symphorien, le plaisir de paix, la promesse de ton toit. J'eusse aimé te nourrir de mes pas, de mon corps charnel, mes paumes, mes vices, charmes et silences.

210317

Sur nous, l'ombre de décembre Allume le quartier d'ivresse, Et déjà,  entre mes doigts, les cendres De mes derniers : lascive et paresse. J'ai dû me glisser sous mes mains Pour cacher les rougeurs de mon émoi. Malgré ma maladresse qui me rend sans demain, Tu m'as cajolé dans une étoffe de soie. J'aimerai te guider de mes mots, Te priver de tes sens à te rendre confiant. Le vin blanc me donne le courage qu'il me faut Pour te demander de m'offrir un moment. Aujourd'hui je guette de ton col la fragrance, Les contes d'astres que ta peau murmure, L'audace d'un homme de raison pure Pour m'accorder pour un temps cette danse. À nous coucher au point du jour. À m'égarer sous la distance du poids de nos souvenirs. À t'enlacer à n'en plus finir. À t'aimer de tout mon amour.

Couleuvre

Âpre au fond de gorge. Lumière malade et mes mains de glace. Paupière tiède, pensées vides et tes mains de braise. Éteint ce feu de ta bouche, commencement d'un métrage aveugle. Attente amère, ennuie du monde, je coupe les épines des ronces pour t'en faire une couronne et de sel et de sang. Et je réclame à l'océan de t'élever un trône de mes pêchés et de ma peau. Puis, pour ton cœur, je partirais en ambassade pour ta rapporter la sacre de ton règne, l'épée de geai et les larmes d'Adonys. Je t'offrirais des nuits dans des draps de satin, mon cœur dans un écrin. Et je m'agenouillerais devant l'autel pour que tu poses sur mon corps des regardes humbles, longs et d'ébènes. Ainsi, ma carcasse choit comme le couleuvre brisée, au dernier désir de s'adonner.

Gabriel

Ses lèvres se tordent pour dessiner des oraisons. Entre ses dents dorment un accent des terres iodées, et les veuves pleurent parfois quand il monte les octaves. Son visage chaste reflète d'antiqur halos, mais sa présence déchue lui rend sa tristesse originelle. L'Archange se ferme aux charmes des cambrures. Il fuit aux risques de blesser les oiseaux. Sot, il baigne sa candeur dans un bain de cuivre.

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Why do I feel so empty ? It's nice to know that everyone else is a fucking mess as well.